Encre
Est-ce que tu te sens proche d'une certaine scène, française ou non ?
Est-ce que tu as essayé de faire des disques dans la lignée d'artistes
qui t'ont marqués musicalement ? Comment te places-tu par rapport à tes
influences ?
Peut-être que les trucs que j'ai fait avant était quelque part assez référentiels.
Je pense notamment à un morceau qui est sorti sur le single Active Suspension
sur lequel on reconnaît beaucoup d'influences assez explicites. De ces influences là quand
j'ai réalisé le disque chanté en français,
parce que ça me tient à cœur, j'ai dû vraiment essayé de trouver, de déduire de ce que
je peux écouter, enfin essayer de trouver une brèche et réaliser quelque chose de vraiment
personnel. Mais ce disque a vraiment été réalisé aussi quand j'ai été pris dans cette
excitation de me dire que je pouvais utiliser des sons qui provenaient de tout et n'importe
quoi, que ce soient des bruits de souffle, des choses assez inhabituelles, et d'essayer de
les faire sonner comme des instruments en les déclinant en notes. Utiliser comme
éléments percussifs des choses assez inhabituelles, de pouvoir de part l'utilisation
de l'outil informatique, travailler un peu à contre-pied, faire des cordes par exemple
comme élément percussifs, enfin des éléments qui contribuent vraiment à la dynamique
plutôt que des choses qui créent des atmosphères ou des mélodies, enfin des arrangements
au sens acquis du terme.
Moi j'ai commencé un peu sur le tard à écouter pas mal
de disques éléctro, et ce qui me plaisait vraiment beaucoup dans les disques de musique
électronique, à l'époque où je les ai découverts surtout, enfin je parle de la tranche
Warp, ces trucs-là, ce qui me plaisait c'était le côté extrêmement dynamique, la production
extrêmement étagée. Et je réalisait que sous des aspects plus organiques parce que ça
m'intéressait plus d'avoir des sons plus organiques, y'avait moyen de par l'utilisation de
l'outil informatique surtout, de créer quelque chose d'extrêmement dynamique
qui avait un vrai relief sonore. C'est ça que j'ai essayé de générer quand
j'ai fait l'album. Je me suis autant posé des questions de composition
que des questions de production, d'agencements des sons. On a dit
souvent que la musique électronique était plus axée sur le sons que sur la mélodie,
c'est à mon avis un façon un peu rapide de catégoriser le truc.
Mais y'avait une
volonté de me soucier autant de la production et de l'agencement, et de la façon d'étager
les sons que de la composition en elle-même qui me semblait aussi importante. Et au
travers de choses assez inhabituelles, construire des mélodies à partir de trucs
assez inhabituels, construire des rythmes à partir de trucs inhabituels, en essayant
de perturber un peu l'audition, de mettre un certain mystère derrière la production
à savoir se poser des questions sur la provenance de certaines parties de batterie,
de savoir comment elles on été réalisées, avec quels moyens, essayer vraiment de brouiller
les pistes à tous les niveaux. C'était un peu la démarche derrière.
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